S’il fait le pitre afin d’amuser ses parents et ses deux frères, le jeune Arnaud n’a qu’une passion : le sport. Aucune vocation de comique à l’horizon, et aucune vocation tout court. Après le bac, en 1994, il commence, sans conviction, des études de droit. C’est pourtant à la fac qu’il trouvera sa voie. Avocat ? Notaire ? Non, comédien !
Lors d’un spectacle donné par des copains de classe, il découvre l’improvisation théâtrale. C’est une révélation. Dès le lendemain, il s’inscrit à un atelier. Après avoir obtenu une maîtrise de droit des affaires, Arnaud Tsedri exerce pendant plus de deux ans le métier de commercial dans une entreprise d’exportation de fournitures scolaires.
Mais ce n’est pas sa vie, lui, il veut « faire » comédien. Il démissionne en 2001 pour entamer une carrière professionnelle dans le spectacle. Il fait ses débuts dans différentes compagnies d’improvisation. C’est un bosseur éclectique. Il joue Cyrano de Bergerac au Château de Gizeux. Il se fait Il se fait connaître du public en tant que présentateur météo dans Le Grand Journal sur Canal+ en 2005. Il passe ensuite dans l’émission télévisée Made in Palmade de Pierre Palmade, et joue le rôle de Captain Sports-Extrême dans la série Hero Corp, ce qui le fait gagner en notoriété.
Il devient véritablement connu en participant à l’émission télévisée créée par Laurent Ruquier «On ne demande qu’à en rire », qui offre une vitrine aux humoristes à la recherche d’un tremplin. Il entre parmi les humoristes vedettes de l’émission, avec 94 sketchs écrits et interprétés. C’est le début de sa « Success Story ». Depuis, Arnaud Tsamere enchaîne à un rythme d’enfer une multitude d’activités : festivals, spectacles, tournées, improvisations, cinéma, shows TV, maître de cérémonie, chroniqueur sportif, animateur…. Sociétaire de l’émission « Les Grosses Têtes » animée par Laurent Ruquier sur RTL, invité régulier des émissions d’Arthur ou de Michel Drucker, Arnaud Tsamere, on se l’arrache !
Question ridicule et très certainement récurrente : pourquoi avoir abandonné ton nom de famille Tsedri pour le changer en Tsamere ?
Je n’ai pas choisi ! Ce pseudo Arnaud Tsamere, me vient de mon premier match d’impro en public, sur le thème « La vie de ma mère ». Je suis resté complètement muet, paralysé par le trac. Le sketch ayant été catastrophique, mes coéquipiers d’improvisation se moquaient de moi en disant en référence au thème du sketch « Il va encore parler d’sa mère », devenu « Il va encore parler Tsamere ». Ça m’est resté et je suis donc devenu Arnaud Tsamere.
Après cette question ‘ bateau ‘, on pourrait, comme je suppose dans chacune de tes interviews, parler des débuts difficiles d’un artiste qui abandonne une profession sécurisante pour se lancer à l’aventure dans le monde du spectacle et aboutir après de nombreuses années de souffrances et de galères au firmament du succès. Mais nous n’en ferons rien.
J’ai eu peur …
Nous n’analyserons pas ton univers artistique d’humoriste connu pour ses délires absurdes teintés de surréalisme. on ne va pas parler de ton immense talent de comédien. On va aborder ta passion pour le sport.
C’est une superbe nouvelle (sourire).
Tu es passionné de sport en général, et complètement fou des sports moteurs et c’est dans le cadre de la présentation de votre équipage pour la saison européenne de VW Fun Cup que j’ai l’occasion de te rencontrer.
Le sport a toujours été ma grande passion. Plus que la comédie. Depuis tout petit je m’intéresse au sport. Le sport c’est ma vie. Je pratique différentes disciplines et j’ai bien évidemment des idoles.
Tu es vraiment la groupie de certaines vedettes sportives ?
Depuis tout gamin, je suis fan de Michel Platini. Les murs de ma chambre étaient recouverts de ses posters. J’avais des photos de lui dans mon cartable, des vignettes Panini dans mon portefeuille. J’adore le foot et je suis un vrai fan de Platini. Il a guidé ma vie. En cyclisme, mon idole, c’était Laurent Fignon. Je n’ai pas raté une seule étape du Tour de France de son époque. Assis sur les genoux de mon grand-père, on suivait la grande boucle du début à la fin.
Tu as joué foot et fait du vélo ?
J’ai joué foot jusqu’à mes 18 ans. J’ai fait beaucoup de vélo et j’en fais encore le plus possible. Je participe régulièrement à des « cyclos sportives » et je vais de temps en temps monter les cols du Tour de France.
Platini pour le foot, Fignon pour le vélo… Et pour la Formule 1 ?
Alain Prost et Jacques Laffite. Ce sont deux héros des temps moderne pour qui j’ai beaucoup d’admiration. J’ai eu la chance de les côtoyer tous les deux. Je roule de temps en temps dans les Alpes avec Alain Prost. C’est un sacré sportif. Il a la gentillesse de m’attendre au sommet des cols.
Platini, Fignon, Prost, Laffite, toutes tes idoles sont évidemment franco- françaises !
J’aimais bien Enzo Scifo. Il n’est pas français, mais il jouait à Bordeaux, le club de mon cœur.
Tu as commencé le sport automobile à 26 ans ?
J’aime le sport automobile depuis mon plus jeune âge. Je n’imaginais pas le pratiquer un jour. Cette passion s’est concrétisée sur le tard, en 2011. J’ai fait mes premiers tours de roue en piste à Dijon, sur une Fun Cup, assisté par un coach belge, un certain Pierre-Yves Rosoux. Le contact s’est super bien passé. Nous sommes devenus amis en moins de 5 minutes. J’avais tout à apprendre. Pierre-Yves a pris le temps de tout m’expliquer. C’était génial de bénéficier des conseils d’un pilote de son calibre. A son écoute, j’ai progressé rapidement. Le virus venait de me contaminer. La passion s’est transformée en drogue. Je roule tout le temps. J’essaye de participer à un maximum de courses. Quand j’ai un moment de libre, je fais du karting. Je suis vraiment accro.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans le sport automobile ?
Tout d’abord, c’est le côté infiniment technique qui me subjugue. Tu dois être hyper précis dans tes gestes, bien dans ta tête et la recherche de la performance est hyper excitante. C’est un sport où tu peux sans cesse t’améliorer. Tu te bats contre toi-même plus que d’affronter tes adversaires. Le chrono est ton seul juge. Le sport automobile nourrit tous les fantasmes. C’est esthétique.
Un pilote dans sa combi, il est beau ! Et puis, il y a l’adrénaline ! En tant que comédien, je ne connais presque pas le trac. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça. Une salle de 2.000 personnes m’impressionne moins que de devoir attaquer le raidillon à fond. Dans une voiture de course, je suis beaucoup plus stressé, je ressens plus de pression.
C’est quoi cette équipe « PYRAT, des gars rapides » ?
C’est une équipe de 4 copains qui participent au championnat à l’European VW Fun Cup. Le nom de l’équipe : PYRAT vient de l’association des initiales de Pierre-Yves Rosoux et Arnaud Tsamère, nous y avons ajouté le slogan « des gars rapides », ce qui se rapproche au niveau du son de « Pirates des Caraïbes ». Mais nous serons des gentils pirates. Avec Pierre-André Guillaume à qui nous devons la dénomination de l’équipe et Steve Dams nous participerons aux manches de Francorchamps, dont les 25h00, Mettet, Zolder, Dijon, Zandvoort et Assen. Une belle saison en perspective.
Tu es attaché à la Belgique, à la région liégeoise ?
J’aime la Belgique et les belges me le rendent bien. Mon humour surréaliste et absurde se marie parfaitement avec la mentalité belge. Le public belge est beaucoup plus spontané, son esprit est beaucoup plus ouvert. Par rapport à Paris, jouer en Belgique, ça me fait un bien fou. Je suis accueilli pour ce que je suis, pas pour l’image que retransmet la TV. Très franchement, si je n’avais pas de fils, je viendrais vivre en Belgique, dans la région d’Aywaille. J’y ai pas mal d’amis, dont Zouzou Rosoux. J’aime le R Hôtel où je suis comme chez moi. On est proche du circuit de Francorchamps et de la mythique côte de la Redoute. Qui sait, peut-être qu’un jour …
Interview : Damien Chaballe