C’est la dernière partie sauvage de Corse. Celle des vaches vagabondant sur la plage Sainte- Marie, des eaux limpides de Barcaggio ou de Saleccia, de minuscules ports de pêche et de villages en nids d’aigle tombant dans la grande bleue.
Le cap Corse, l’isula di l’isula, « l’île de l’île », un îlot de résistance, une chaîne de montagnes couvertes de maquis, échine rocheuse de 40 kilomètres, où alternent plages et criques secrètes.
Entre maquis et mer turquoise, halte à l’hôtel Misíncu, charme et authenticité sur l’île de beauté.
Ouvert discrètement sur les splendides rives du Cap Corse, le boutique-hôtel 5-étoiles a fêté l’été dernier été son premier anniversaire. 28 hectares nichés au bord de la mer, l’établissement joue la carte de l’exclusivité. Deux restaurants dont une table gastronomique, le Tra di Noi, et un restaurant de plage. Un spa avec piscine intérieure où sont proposés des soins signés Biologique Recherche, une piscine extérieure avec son inévitable bar, un accès direct à la plage ou encore cinq villas dispersées dans le maquis, Misíncu dispose de l’une des offres hôtelières les plus complètes de Corse.
Entièrement tourné vers la mer, l’hôtel propose à ses hôtes de découvrir les plus beaux sites du Cap Corse à bord d’un Boston Whaler 330 Outrage. La plage de Tamarone et sa paillotte U Paradisu, les falaises de Centuri, le port de Barcaggio, la plage de Saleccia à deux pas de Saint-Florent ou encore les îles italiennes de Capraia ou d’Elbe.
Si les murs pouvaient parler, ils en diraient, des choses. Sur ces rivages de la marine de Cagnano, le lieu abrita l’une des adresses les plus mythiques de Corse, l’hôtel Le Caribou. Il y avait Le Skiff, La Luna, La Vela d’Oro, Le Sénèque, et bien sûr… Le Caribou, se souvient Sylvain l’enfant du pays. Bâti par Maurice Catoni dans les années 1950, le célèbre hôtel-restaurant vit passer Alain Delon, Romy Schneider et Serge Gainsbourg, venus y buller et faire la fête loin des feux de Saint-Tropez.
Ressusciter le mythe de cette petite anse laissée à l’abandon en version 5 étoiles, c’est l’idée de Sylvain Giudicelli, nouveau maître des lieux. ‘ Le cap Corse, c’est un poing serré et le pouce levé ’, mime l’enfant du pays pour dessiner son île et confirmer sa fierté de cap-corsin.
Aujourd’hui, l’ancien Caribou s’est réinventé en adresse cinq-étoiles, la seule du cap Corse. Exit le kitsch très seventies, après travaux, le Misíncu – du nom de la rivière qui coule au milieu du domaine – joue la carte du luxe et de l’authenticité, tout en confort, élégance et développement durable.
LA NAISSANCE DU PROJET
Tout a commencé à l’occasion d’un repas inattendu avec mon père au Caribou à Marseille’ raconte Sylvain. Il y apprend en effet par une discussion avec Christian Catoni, ls du fondateur, qu’il souhaite fermer l’antenne corse. ‘ Tout d’un coup, tout s’est écroulé… le lieu mythique de mes étés, de mon enfance, de ma jeunesse, allait disparaître. Mes cousins et moi avons été marqués par des endroits comme celui-ci, où nous avons passé nos plus belles soirées’ explique t-il. Guidé par son attache sentimentale au lieu, il se lance alors dans un projet fou encouragé par son associé Reza, faire renaître le lieu.
3 CONTRAINTES ESSENTIELLES
L’aspect esthétique de l’hôtel devait respecter trois contraintes essentielles. La première était de ne pas dénaturer l’image du Caribou. Deuxièmement, les propriétaires ont souhaité se placer sur un créneau haut de gamme, offre alors inexistante dans le Cap Corse. Enfin, la troisième exigence était de conserver les connotations esthétiques des vieux palaces chaleureux du Cap Corse tout en bâtissant un hôtel moderne.
Face à ces attentes, trois architectes ont travaillé sur le projet, et en particulier Olympe Zographos, architecte et décoratrice très talentueuse. 28 hectares de propriété, 32 chambres et suites avec panneaux solaires, cinq villas à louer construites par des artisans locaux et un spa minéral de 350 m2.
Déco bohemian chic : teintures à la chaux, marbre blanc de Sardaigne, lustres en osier, canapés en toile de lin, pots en terre cuite. Quant aux chambres, elles donnent sur le jardin botanique ou la mer. Les espaces verts ont été confiés à Vincent Barbier, Patrick Tomei et Pierre-Paul Catoni, qui ont effectué un travail considérable en un an. Marien Biaggi a réalisé la somptueuse ferronnerie qui donne à l’hôtel beaucoup de cachet.
Inutile de préciser que dans ce cadre béni des dieux, on laisse le stress au vestiaire pour embrasser la slow life. Jusqu’au restaurant locavore baptisé Tradi Noi offrant une cuisine d’auteur concoctée par Clément Collet, trentenaire au solide CV, passé chez Georges Blanc, à l’Eden Rock à Saint-Barth ou au Connaught à Londres avec Hélène Darroze.
Sa cuisine entre terre et mer régale, de l’agneau fermier aromatisé aux herbes du maquis à l’araignée de mer du cap Corse, en passant par le miel de Jean-Pierre Scartabelli, les fromages de Philippe Albertini, ou le vin blanc nature du domaine Giudicelli.
Et puis il y a la plage d’A Spartera, la paillote située à quelques mètres en contrebas. La plage, est comme son nom l’indique un endroit de partage et de générosité. En été, le lieu est un véritable lieu d’échanges et de rencontres, mêlant jeunes et moins jeunes, corses et vacanciers. L’esprit de générosité corse et de convivialité y règnent.
Allongés dans des transats en bois flotté, on laisse son regard errer sur l’horizon et les lointaines silhouettes des îles d’Elbe et de Capraia, avant de s’attabler les pieds dans le sable autour de grandes tables pour grignoter poissons frais ou grillades au barbecue. Une ode aux vacances relax et aux belles soirées d’été.
Misíncu croit au développement durable et souhaite pouvoir fonctionner en totale autonomie. Outre le développement de son propre potager, l’hôtel utilise également les panneaux solaires, dispose d’une station de pompage internalisée et de son propre réseau d’assainissement. Minsícu postule pour devenir le premier hôtel de Corse écolabel.
En salle, Fabien Bouffard, premier maître d’hôtel, réserve un accueil attentif à ses clients, des chanteurs corses animent régulièrement les agréables dîners d’été.
Hôtel Misíncu *****
Lieu dit Misíncu
T +33 495 35 21 21
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