Née en 1964, à Ougrée, Grâce Baron poursuit des études littéraires à Liège. Mais c’est l’art en général et la peinture en particulier qui la passionnent.
‘Début des années 90, je commence à peindre en utilisant différentes techniques : collage de papiers japonais et autres, fusain, pastel sec et peinture à l’huile sur toile ou sur panneaux. Je peins surtout des nus en camaïeu de gris avec en arrière- plan des textes philosophiques peu faciles à déchiffrer, mais accessibles à celui qui le veut. Une lecture à deux niveaux : le lecteur pouvant les considérer comme de simples signes graphiques participant à l’esthétique de la toile ou comme un message à décrypter. Je m’essaye aussi à l’abstraction. Aujourd’hui, j’ai délaissé l’huile pour l’acrylique qui m’autorise la rapidité d’exécution dont j’ai viscéralement besoin et j’ai délaissé les nus pour l’abstraction.
CE QUI EST STATIQUE M’ENNUIE ET ME LASSE TRÈS RAPIDEMENT
Par ailleurs, mue dans la vie par un besoin perpétuel de changement, je travaille la plupart de mes toiles dans tous les sens de façon à pouvoir les lire à l’horizontale ou à la verticale, de gauche à droite ou de droite à gauche… Ce qui est statique m’ennuie et me lasse très rapidement. J’utilise toujours des dégradés de couleurs en camaïeu, mais j’ajoute une touche tonale plus violente qui, tout en mettant en valeur cette harmonie de couleurs, l’empêche d’être mièvre. J’aime les contrastes, les contradictions cohérentes. Je ne commence jamais une toile en sachant précisément ce que je vais y peindre. Je pense que la gestuelle m’est dictée par des impressions, par des états d’âme, par des émotions… Je ne fais pas de réels repentirs : j’aime tirer profit d’un accident pour m’aventurer à découvrir d’autres façons d’appliquer la matière sur la toile. Il m’arrive souvent de me laisser emporter et de changer le « récit » : je peins différentes ébauches sur le même support pour n’en conserver que ce qui me plaît et le transformer en un condensé unifié et cohérent. J’aime travailler la profondeur atmosphérique par le sfumato, rechercher la lumière par le clair- obscur, le mouvement par la succession de lignes droites, obliques ou sphériques…
… Un jour, peut-être, je tracerai une ligne et ce sera la vie.
Grâce Baron
Peintre
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