Se reconvertir après un quart de siècle dans le même job, c’est plus qu’un challenge, une gageure. En prenant un virage à 180°, Olivia de Decker réussit un succès avec un cocktail inattendu: amitié, voyages et, avant tout, sport.
Du sport, elle en a toujours fait, depuis sa jeunesse en D1 et D2 de hockey au Racing et au Léopold Club d’Uccle, comme en série B au tennis. Aujourd’hui, cette maman de deux ados, amoureuse de jogging et de Padel, veille jalousement sur sa forme physique et se lance même un nouveau défi chaque année pour contrer le sournois flagada toujours à l’affût. Le bide version Nutella, très peu pour elle. “Arrivée à la cinquantaine, je n’avais pas envie de régresser…” Alors, pour exorciser son (joli) demi-siècle, elle a tâté du triathlon, puis a grimpé le Col du Galibier à vélo de course avant, l’année suivante, de courir les 20 km de Bruxelles. En 2024, ce sera à nouveau, à vélo, l’ascension des 1600 m du Col de Samoëns, en Auvergne, avec les Cyclos du Cœur pour le Télévie. Et tout ça, tout en faisant repartir sur les chapeaux de roue sa vie d’indépendante.
Bien obligée. Après avoir géré pendant vingt-cinq ans Atemporel, la régie publicitaire du Wolvendael, le mensuel toutes boîtes du Centre Culturel et de la commune d’Uccle, les chemins se sont séparés. De toutes manières, à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, ce chemin-là tournait plus au sentier qu’à l’autoroute. Alors, quelle voie choisir ?
Tinder, le “je t’aime moi non plus” qui a tout déclenché
Les réseaux, tiens, c’est un peu à eux qu’Olivia de Decker la doit, cette nouvelle voie. Mais plutôt par hasard et en commençant par leur tourner le dos… “Il y a six ou sept ans, entre amies célibataires, on parlait des apps de rencontre, comme le fameux Tinder. Et on se disait combien ce système où on choisit et élimine quelqu’un d’un “swipe”, est odieux, détestable. Comme si on chassait une mouche d’un revers de la main… En plus, avec des inconnus, ça peut être risqué. Alors, l’idée est née d’organiser une soirée-rencontre au restaurant, où chacune amènerait un invité que les autres ne connaissaient pas. Le succès a été tel que j’ai continué. Et petit à petit, enrichi le concept.”
Elle lui a trouvé un nom rigolo, à ce concept: “J’peux pas, j’ai date !” Plus facile à cliquer sur le web qu’à lire: jpeuxpasjaidate.be Mais ça marche fort, au rythme de six rencontres par an minimum, qui réunissent chacune de 100 à 200 participant(e)s autour d’un buffet, suivi d’une soirée de danse animée par un D.J. A l’actif de l’organisation, beaucoup de liens d’amitié, d’intérêts partagés et même un premier mariage réussi, celui d’une Belinda et d’un Pascal l’été dernier. Sur le site, un témoignage, celui de Vincent, résume un peu le sentiment de la plupart: “On pense évidemment en premier lieu à rencontrer son âme sœur. Mais si je n’y ai pas encore rencontré mon âme sœur, j’ai fait de très belles rencontres et je ne compte plus les fous rires et les pas de danse endiablés sur la piste de danse.”
Drôle de sport pour une rencontre
Ce qui n’était au fond qu’une sorte de hobby ludique au départ a fini par brasser pas mal de monde, dans la cible des célibataires de 40 à 60 ans choisie par Olivia. Pour la plupart habitants du sud de Bruxelles et du Brabant wallon, ils/elles sont plus de 3600 dans les groupes Whatsapp, Facebook et Instagram créés. Un nombre qui grossit d’autant plus rapidement qu’en entrepreneuse dans l’âme, Olivia de Decker développe désormais en parallèle des rencontres à base d’activités sportives. “J’peux pas j’ai match !” propose des après-midi dans de beaux clubs de sport, pendant les week-ends. Au menu, la folie du jour, le Padel, mais aussi de la marche, du tennis, du vélo, de la pétanque et même du ski en saison. C’est au choix et pour tous niveaux, du moins sportif au compétiteur confirmé, avec apéro et dîner amical en fin de journée et souvent soirée dansante improvisée. “Je n’imaginais pas ça au début”, dit Olivia, “mais beaucoup de gens un peu timides adorent cette formule-là, ils la préfèrent aux soirées pour initier des rencontres qui…matchent et puis, les après-midi se terminent de toute façon autour d’un repas en soirée!”
Le Padel avec sa croissance exponentielle, grâce à un côté fun bon enfant qui ne rebute pas les débutants, a été pour beaucoup dans le démarrage de cette nouvelle formule. A tel point que cette battante fan de Padel délocalise désormais son concept d’amitiés sportives sous le label Padel Away. Ce sont des stages de sport, principalement de Padel, ouverts à tous par groupes de 20 personnes maximum, à partir de 18 ans. Entre amis, en couple, en famille ou en solo, le “package” propose 12 heures de cours, avec des matchs, repas d’accueil et ambiance fun garantie dans des clubs situés dans des paysages exceptionnels. France (prochain stage à la Côte d’ Azur ), Ibiza, Marbella, Ténériffe sont au programme et chez nous, Durbuy devrait suivre. Ce genre de formule est aussi parfaitement adapté au team building pour les entreprises et, toujours rapide sur la balle, Olivia l’a ajouté à sa palette. Surfer sur la vague, plutôt qu’être au bout du rouleau: sportive un jour, sportive toujours.